Socio-économie de l’écologie et du numérique en méthodologie « mixte »
Trois axes principaux structurent ma recherche :
a. Les problématiques des champs disciplinaires de la socio-économie,
b. Les méthodologies mixtes (quali-quanti) mobilisant les sciences des réseaux (et les sciences des données y compris textuelles).
c. Les enjeux contemporains de l’écologie
Mon travail de recherche porte donc sur la socio-économie de l’écologie, explorée avec des méthodologies mixtes mobilisant les sciences des réseaux.
Un premier apport de mes recherches tient à l’originalité des croisements effectués entre ces différents champs :
— croisement entre économie et sociologie tout d’abord, qui ne vas pas de soi scientifiquement dans la discipline de la « section 05 » (Economie) dont je suis issu, et qui exige de commencer par le développement d’une excellence au fil des ans (ou des décades) dans chacune des deux disciplines, avant de pouvoir prétendre à innover en socio-économie proprement dit ;
— croisement entre ces Sciences Economiques et Sociales (SES)(désignée comme telle uniquement dans le secondaire) d’une part et les méthodologies mixtes d’autre part (qui articulent rigoureusement les dimensions qualitatives et quantitatives du travail empirique). Les sciences économiques ne reconnaissant institutionnellement que les méthodes quantitatives, cette originalité du quali-quanti doit être compensée par un surcroit d’exigence scientifique et de robustesse méthodologique.
— croisement de la socio-économie quali-quanti avec un objet de recherche et un enjeu relativement récent (en économie pour le moins) : l’écologie.
En effet, autant l’économie de l’environnement se déploie depuis un certain temps au sein du paradigme scientifique néoclassique en économie (notamment depuis le 21 siècle) autant l’économie écologique s’est développée depuis peu, au sein d’un paradigme pour l’instant assez minoritaire (une dizaine d’année, via notamment la Revue Ecological Economics). Car l’ambition de l’économie écologique n’est pas seulement de prendre comme objet de recherche l’écologie, mais plus encore de repenser les sciences économiques à l’aune du « paradigme scientifique écologique ».
L’originalité dans le choix de ces croisements à généré quelques apports, non pas tant dans chaque « domaine disciplinaire concerné » (comme évoqué dans le titre de la section ), ni vraiment avec des apports complémentaires issus de plusieurs disciplines (multidisciplinarité), qu’en matière transdisciplinaire. Il pourrait être remarqué que ces dits travaux interdisciplinaires ( réalisant des croisements si singuliers entre ces disciplines) se révèlent si peu nombreux, qu’il ne devrait pas être difficile d’y réaliser quelques apports. Tout au contraire, lors qu’il s’agit non pas de concaténer des apports issus de chaque mono-discipline (multidisciplinarité) mais d’élaborer des outils conceptuels non-préexistants qui traversent les disciplines (transdisciplinarité), tout en étant valides dans chacune d’elle, le travail scientifique de recherche se révèle particulièrement ardu.
Nous mentionnerons tout particulièrement deux apports, transdisciplinaires, des ces dernières années, qui peuvent être rapidement évoqués :
- La fécondité du concept d’Intermédiarité Structurale de Réseau (issu des sciences des réseaux) tant pour les sciences sociales (acquis depuis le début du 21s, via le concept associé d’individu « marginal sécant ») que pour les sciences de l’écologie (idem, appliqué à la modélisation du réseau d’interdépendances de chaines alimentaires dans un écosystème complexe et de la criticité d’espèces), que surtout pour les sciences économiques (non acquis). En effet, pour ces sciences économiques, un des premiers articles à rayonnement international à mobiliser centralement ce concept (à l’international seulement) est apparu en 2021 (Singh & all, 2021) avec des résultats relativement troublants pour la discipline : le caractère non-déterminant des nombres de brevets et de l’investissement financier en R&D dans le succès futur de technologies émergentes aux USA .
Dans cette direction, nous présentons un article, soumis en 2021, dans le colloque international de l’AFSE de juin 2022.
- La fécondité de l’approche méthodologique du crowdsourcing dans le Web Social riche (Reddit) couplé à de l’analyse structurale de réseau (textuelle cette fois) sur des enjeux socio-économiques (ubérisation du travail par ex. ) ou écologiques (Biodiversité vs Energies Renouvelables), pour réaliser des études prospectives, notamment auprès d’organismes publics ou privés (Office Français de la Biodiversité, E&P …).
Dans cette direction, nous présentons un article, soumis en 2021, dans la conférence internationale IC2S2 (Chicago, USA) de juillet 2022.
Les avancées et investissements majeurs que j’ai pu réaliser dans le cadre pédagogique se sont avérés avoir eu lieu à l’occasion d’ouvertures à l’international et à l’interculturalité. A commencer par les 5 années d’enseignements (10 semestres, en alternance avec mes enseignements en France) en Chine, à l’université de Shanghai, où j’ai créé et dispensé 3 cours de niveau Licence (période échue). Expérience qui se renouvelle aujourd’hui avec ma participation à la création de cours et de diplômes (de niveau Master ou Doctoral cette fois) sur un tout autre continent, en Afrique Australe (Angola, Luanda) dans le cadre d’un programme international (Ministères des Affaires Etrangères). A chaque fois, il se révèle que les « innovations » pédagogiques que j’ai été amené à réaliser à l’étranger — du fait d’un contexte culturel, pédagogique et scientifique contrasté, — ont marqué en retour le commencement d’un véritable agiormento pour mes pratiques pédagogiques dans mon propre pays ensuite. Ainsi, confronté en Chine à la nécessité de développer la communication non-verbale face à des étudiants maitrisant imparfaitement l’anglais et le français (via des extraits commentés du film Les Temps Modernes sur la taylorisation par ex.) j’ai développé, y compris de retour en France, des supports pédagogiques en modalités transmedia (à l’instar de capsules vidéo de 3 mn issues du bureau d’études économiques Xerfi que je mets à disposions sur le site de l’UV et que nous discutons ensuite en TD, dans mon UV centrale d’économie de l’innovation, GE21). Parallelement, confronté à la petitesse des durées de co-présence avec mes étudiants angolais (séjours de 2 semaines) j’ai été amené à développer la pédagogie en classe inversée, en réservant le précieux temps de co-présence à des interactions socio-éducatives riches, et en donnant les cours à préparer en préalable en distanciel. Enfin, les interventions-conférences récurrentes que je donne (en anglais) dans le nouveau Master International EPOG+ orienté Recherche (M2, Erasmus Mundus, avec 17 nationalités pour 28 étudiants) très proches de mes recherches, m’ont permis de développer, plus encore que lors de suivi de doctorant, les modalités de la pédagogie par la recherche (2 étudiants en mémoire recherche supervisés).
Année | niveau | diplôme | Intitulé | type de formation (1) | nature (2) | effectifs | volume horaire annuel |
2017–18 | M1 | Master Innovation Complexité (IC) | Emergence des acteurs de l’innovation en entreprise (SC01) | Formation Initiale | CM | 15 | 48h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Economie et Gestion de l’Innovation et du Numérique (GE21) | Formation Initiale | CM/TD | 50 | 160h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Développement Durable & RSE (DD01) | Formation Initiale | CM | 20 | 48h |
2018–19 | M1 | Master Innovation Complexité (IC) | Emergence des acteurs de l’innovation en entreprise (SC01) | Formation Initiale | CM | 15 | 48h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Economie et Gestion de l’Innovation et du Numérique (GE21) | Formation Initiale | CM/TD | 50 | 160h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Développement Durable & RSE (DD01) | Formation Initiale | CM | 20 | 48h |
2019–20 | - | - | [Arrêt Longue Maladie] | - | - | - | - |
2020–21 | M1 | Master Innovation Complexité (IC) | Emergence des acteurs de l’innovation en entreprise | Formation Initiale | UV Projet | 6 | 20h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Economie et Gestion de l’Innovation et du Numérique (GE21) | Formation Initiale | CM/TD | 50 | 160h |
« | L1-M2 | Ingénieur UTC | Développement Durable & RSE (DD01) | Formation Initiale | CM | 20 | 48h |
« | M2 | Master EPOG | Economics of the digital : Skills & work
organization in the age of AI & smart-robots |
Formation Initiale | CM | 17 | 6h |
« | MS (Bac+6) | Mastère Spécialisé NQCE | Les transformations du capitalisme contemporain : numérique, crowdsourcing & soutenabilité | Formation Continue | CM/TD (distanciel) | 4 | 10h |
« | M2 | Master EPOG | Crowdsourcing, network sciences and socio-economic prospective | Formation Initiale | CM | 17 | 6h |
2021 | L1-M2 | Ingénieur UTC | Economie et Gestion de l’Innovation et du Numérique (GE21) | Formation Initiale | CM/TD | 50 | 80h |
« | M2 | Master MESI (ANGOLA | Inclusive & ecological business models : theory & workshop | Formation Initiale | CM/TD | 20 | 3,5 |
« | M2 | Master MESI (ANGOLA) |
Digital humanities & Network Sciences” for socio-economic prospective | Formation Initiale | CM/TD | 20 | 3,5 |
« | M2 | Master EPOG | Economics of the digital : Skills & work
organization in the age of AI & smart-robots |
Formation Initiale | CM | 17 | 6h |
« | MS (Bac+6) | Mastère Spécialisé NQCE | Les transformations du capitalisme contemporain : numérique, crowdsourcing & soutenabilité | Formation Continue | CM/TD (distanciel) | 4 | 10h |
Les responsabilités pédagogiques principales que j’ai été amené à endosser ces 4 dernières années ont consisté d’une part en la refonte et la responsabilité de la nouvelle Mention SISTER du Diplôme d’Ingénieur de mon Université, et d’autre part dans la ré-orientation des mes pratiques pédagogiques (y compris avec de nouveaux dispositifs) dans chacune de mes UV vers une pédagogie orientée « jeu sérieux » (jeu de rôle) et classe inversée (en partie).
J’assure la responsabilité de cette mention transversale de diplôme national (homologué par la Conférence des Grandes Ecoles et la Conférence des Présidents d’Universités) depuis 2021. Elle valide un parcours de 6 UVs (de 4 à 5 ECTS chacun, soit un total d’environ 27 ECTS) questionnant la soutenabilité du développement (économique, social, humain), ainsi que la responsabilité sociale et environnementale des organisations, tout en suivant attentivement les initiatives en éco-innovation et innovation soutenable. Elle se déroule au sein d’une formation diplômante d’Ingénieur. Elle couple principalement les disciplines des sciences humaines et sociales (de l’économie à la philosophie) et les sciences de l’environnement (écologie, climatologie, agronomie …). Nous avons assumé depuis 2021 la responsabilité de ce remembrement complet de la mention préexistante DD-Reset en collaboration avec les responsables pédagogiques de chaque direction d’« UFR » partenaire (branches de Sciences et Techniques de l’Ingénieur), afin que chaque formation soit capable de proposer plusieurs UVs « fléchées- soutenabilité», validables dans la Mineure SISTER. Ce coopération inter-UFR a permis d’assurer la transversalité et la transdisciplinarité de ce parcours pédagogique. Un suivi pédagogique individualisé spécifique à la Mineure, sous forme de portfolio de l’étudiant, avec outil en ligne associé, a été également conçu et développé (avec l’assistance du service d’ingénierie pédagogique). Le cœur de la Mineure est constitué d’un séminaire intensif interdisciplinaire d’inter-semestre de 5 jours (mixte enseignement / recherche) qui, cette année a mobilisé nombre de membres de l’Institution de la Transition Environnementale de l’Alliance Sorbonne Université (avec 45 inscrits étudiants en présence et une vingtaine à distance). |
La contrainte d’enseignement à distance qu’a occasionnée la période de confinement (d’abord intégral puis alterné présentiel/distanciel) s’est avérée être le point de départ d’un processus de changement assez profond de mes pratiques pédagogiques, pour tous mes enseignements, qui se prolonge encore aujourd’hui : le développement d’une pédagogie « active » orientée classe inversée, reposant sur des jeux de rôles scientifiquement argumentés. Pour pallier l’absence de proximité physique dans un 1er temps, j’ai réalisé une refonte profonde de mes supports de cours et de TD (modularisation, explicitation, enrichissement par des guides méthodologiques et des coupures de presse commentées au fil de l’eau…) , afin de permettre un travail en plus grande autonomie dans l’accès et l’appropriation aux ressources. J’y ai développé des supports transmedia (texte, son, vidéo, enrichis de contributivité) plus vivant, avec notamment des capsules vidéo de 3 mn issues du bureau d’étude économique Xerfi, qoue nous visionnons et essayons d’expliquer, en interaction, en TD. J’ai ainsi crée ex nihilo un environnement d’apprentissage dédié sur la plateforme Padlet (https://padlet.com/pascaljollivet/4palg47jehjko7wh, Mot de Passe : « GE21 »). J’ai créé un tel environnement pour chacune de mes UVs (4). Dorénavant, lors des TD (en ligne ou en présence) j’accompagne les étudiants, par petite équipe-projet, sur le sujet problématisé qu’ils auront choisi (après validation) dans l’élaboration des argumentations scientifiques dialogiques de leur jeu de rôle, en structure tripartite, selon une des « mises en scène » proposée. Elle peut être celle d’un procès, avec deux parties prenantes en conflit argumentant leurs positions respectives (intérêts privés et rendements privés) et avec le juge (développant l’intérêt général et le rendement social) ou encore une Médiation. Les arguments doivent mobiliser des concepts issus des sciences économiques/ de gestion. Ils doivent sourcer eux-mêmes les outils concepts utiles à leurs argumentation, en effectuant notamment des recherches dans les bases nationales ou internationales de publications en sciences économiques et des gestion (CAIRN ou ScienceDirect ..). Cette approche en jeu sérieux, instrumentée par l’environnement d’apprentissage contributif « Padlet », est mobilisé tant en distanciel et asynchrone (par les étudiants qui déposent des posts ou par moi-même qui commente et enrichi) qu’en présentiel (via vidéo projection pour moi-même, mais aussi via leur smartphone ou ordinateur pour les étudiants, qui ensuite peuvent venir sur l’estrade présenter leurs avancées dans le même environnement). Ces développements pédagogiques se sont avérés couronnés de succès : j’ai l’impression que les étudiants travaillent plus et mieux, et ce au-delà de mes attentes (selon les appréciations semestrielles réglementaires des étudiants).
Suite à mon déplacement en Angola en 2021 et ma rencontre avec la ministre de l’enseignement supérieure et de la recherche angolais (lors du CNCTI) ainsi qu’avec différents confrères universitaires angolais, et avec des membres du personnel de l’Ambassade de France, le directeur français du programme de coopération franco-angolais UNIAO (2021–2024) — M. Caliste — m’a confié la coresponsabilité (avec lui-même et avec nos partenaires universitaires angolais) de :
Ces deux développements vont se trouver en synchronie avec la responsabilité que je viens également d’accepter de la plateforme DOMOS (dans le laboratoire Costech) dédiée à des outils et méthodes numériques en sciences de données et sciences des réseaux pour la recherche (voir section).
Mes principales responsabilités collectives (hors responsabilités pédagogiques collectives et responsabilités scientifiques collectives) ont été dans l’administration d’un Institut orienté vers la formation continue (IHETN, 2 ans).
Directeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Transition Numérique (IHETN) (2018–2019) (UTC)
Cet institut, rattaché à l’UTC, localisé dans les locaux de l’UTC-Paris, a vocation à décerner des formations d’excellence de niveau Bac + 6 (Mastère Spécialisé) dans un environnement de recherche exigeant (séminaires de recherche mensuels) sur la Transition Numérique des organisations et de l’économie, en modalité « Formation Continue », auprès de cadres à haut potentiels, généralement financés par leur entreprise (cout : 30 K€/an). Le cursus se déroule sur une période d’1 an.
En tant que directeur, j’ai été directement rattaché à la Présidence de l’UTC, via le directeur de l’UTC.
Responsabilités & missions :
Ma carrière professionnelle a commencé en 1988 dans l’industrie (du divertissement puis de l’informatique) dans des fonctions d’ingénieur-économiste (d’étude, puis ingénieur-expert et enfin d’ingénieur de recherche) en management de systèmes d’information puis en stratégie.
Une période intermédiaire a commencé en 1993, lorsque je suis entré comme ingénieur de recherche en contrat doctoral CIFRE dans l’entreprise informatique BULL, rattaché au laboratoire ISYS-Matisse de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Elle s’est bientôt concrétisée par une double carrière, en parallèle (dès 1997), comme consultant/expert dans le privé, et comme enseignant-chercheur à mi-temps (en statut PAST MCF puis PAST PU) dans l’université.
J’ai intégré à 100% le monde académique en 2002, avec ma titularisation comme maître de conférences.
J’ai pâti ces dernières années de soucis de santé conséquents qui ont occasionné notamment un arrêt de travail longue durée d’un an (2019–20)(voir section 5). J’ai repris depuis mes activités d’enseignement et de recherche avec un intérêt renouvelé, tant au niveau pédagogique (mise en place de dispositifs pédagogiques novateurs en modalités hybrides orientés jeux de rôle …) que scientifique (prise de responsabilité de la plateforme DOMOS du laboratoire Costech).
Articles dans revue internationale à comité de lecture
Articles dans revues nationales à comité de lecture :
Actes publiés de conférences internationales, congrès et colloques… :
Rapports et études: