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Un axe de mes travaux consiste à envisager les transformations du capitalisme associées au développement du numérique, notamment au développement de l’intelligence artificielle et des données massives dans l’industrie (à travers ce qu’on appelle l’Industrie 4.0 ou smart factories). L’industrie 4.0 est en effet souvent présentée comme une innovation majeure qui va remodeler l’ensemble de l’industrie et modifier l’équilibre des pouvoirs entre les entreprises et entre les économies nationales au niveau mondial. Dans le nouveau monde industriel émergeant, la manière dont la production est décidée et gérée dépend pour une part croissante du développement et de l’adoption de l’Internet des objets et de l’utilisation de bases de données massives provenant de diverses sources. Une partie des données est générée par l’entreprise concernée, une autre partie est produite par d’autres acteurs et vendue par des fournisseurs de données. Les capacités de calcul décentralisées (cloud computing) sont ensuite utilisées pour traiter ces informations, ce qui conduit à une automatisation de certaines prises de décision concernant la production. Cet écosystème fondé sur l’intelligence artificielle soulève de nombreuses questions sur les sources de la technologie, les origines des données, les algorithmes utilisés pour traiter les informations et la gamme de décisions prises dans le domaine de la production. Elles renvoient aussi à des problématiques de concentration des marchés et des relations de pouvoir entre les acteurs de la chaîne globale de valeur.

Un deuxième axe que je souhaite développer porte sur les transformations associées au développement des monopoles intellectuels, notamment dans le numérique, mais en lien avec les questions écologiques. Si une part importante des difficultés associées à la transition socioécologique repose sur les dynamiques du capitalisme, il est important de ne pas perdre de vue une échelle méso/macro qui peut représenter un frein important au changement et un facteur d’aggravation des inégalités, du changement climatique et de la destruction des écosystèmes. Dans une veine proche de celle exploitée pour mes travaux sur le développement de monopoles intellectuels et des géants du numérique dans l’industrie (avec l’Industrie 4.0), il s’agira de mener des travaux sur la manière dont ces acteurs s’approprient les enjeux écologiques : quelle sont leurs stratégies ? quelles sont les logiques d’innovation et d’alliance dans le domaine ? dans quelle mesure ces stratégies et innovations constituent-elles des obstacles à la transition socioécologique ? D’un point de vue normatif, il s’agira aussi de se poser la question de la régulation souhaitable de ces acteurs.



Je suis directeur du master Erasmus Mundus EPOG+ (www.epog.eu), de la chaire EPOG-Unesco (www.epog-unesco.eu) et co-directeur de la Graduate school “Sustainability and transitions” qui réunit l’UTC, l’université Paris cité et Sorbonne Université.

Je coordonne également le projet européen Marie Skłodowska-Curie EPOG-DN (Economic Policies for the global bifurcation — Doctoral network).


Professeur d’économie, Université de technologie de Compiègne, laboratoire COSTECH (depuis 2017)

Maître de conférences, Université Paris 13 / Université Sorbonne Paris Nord, CEPN (CNRS UMR 7234) (2005–2017)

Doctorat en économie, Université Paris 9‑Dauphine (désormais PSL) (2003)

DEA d’économie industrielle, Université Paris 9‑Dauphine (désormais PSL) (2003)

Ingénieur Télécom, Ecole Nationale supérieure des télécommunications / Télécom ParisTech (2000)

 

 



David Flacher

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Membres permanents

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CRI

Discipline

Sciences économiques

Domaine de recherche

Economie du numérique ; communs ; transition écologique

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