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Les axes de mon travail de recherche sont allés en s’élargissant, depuis le récit interactif (thèse), la littérature numérique (HDR) jusqu’à l’écriture numérique (y compris les écritures numériques dites ordinaires) et les enjeux d’une littératie numérique (comprise comme la capacité à comprendre, à utiliser et à créer des écrits sur des supports numériques).
Mes travaux s’enracinent dans un questionnement fondamental sur le numérique et sa relation à l’écriture. Quels liens se construisent entre technologie numérique et écriture ? Dans quelle mesure le numérique reconfigure-t-il l’écriture (et la lecture) ? L’approche communicationnelle qui permet d’articuler dimension technique (la question des supports), dimension symbolique (la question des formes sémiotiques) et dimension sociale (la question de la circulation sociale des écrits) se révèle heuristique. Cette approche s’accompagne d’une démarche réflexive : qu’est-ce qu’étudier l’écriture en milieu numérique ?
A l’ère de l’internet, les pratiques communicationnelles passent en effet majoritairement par des dispositifs d’écriture numérique (dans une acception large de la notion d’écriture). L’écriture numérique est-elle une nouvelle déclinaison d’une réalité bien connue – l’écriture – ou une refondation à penser et à mettre en œuvre ? L’enjeu est de comprendre ce que fait le numérique à la notion d’écriture, et ce que l’écriture comme pratique permet de saisir des potentialités et des limites du numérique.
En quoi pourrait consister un programme de recherche sur l’écriture numérique ? Il s’agit de proposer une théorie opérationnelle de l’écriture numérique. Travailler à une théorie opérationnelle de l’écriture numérique permet d’avancer conjointement dans trois directions : la conception de dispositifs d’écriture numérique (y compris littéraires et artistiques), l’analyse de pratiques d’écriture et l’enseignement de l’écriture numérique à différents niveaux et dans différents contextes (ce point soulevant les enjeux d’une littératie numérique). Ma situation institutionnelle dans une école d’ingénieurs, ainsi qu’au sein du laboratoire interdisciplinaire COSTECH, favorise un type de positionnement qui s’efforce d’articuler réflexion théorique, conception de dispositifs et analyse de pratiques. Cette théorie opérationnelle de l’écriture numérique prend toute sa force dans la démarche qui la fait naître. L’écriture numérique est expérimentée, pratiquée en même temps qu’observée en situation. Cette démarche met en œuvre une articulation entre observer, expérimenter et concevoir.
L’objectif du Mineur TCN est de permettre aux étudiant·e·s de démystifier le numérique en comprenant ses principes et en maîtrisant ses principaux outils, mais aussi de les sensibiliser aux enjeux liés au numérique et aux principales conséquences liées à son usage, aux niveaux social, économique, juridique, cognitif, philosophique ou encore esthétique. Le Mineur vise ainsi à constituer une initiation professionnelle et intellectuelle au domaine des industries culturelles, tant dans les technologies qui les fondent et les font évoluer que dans leur impact culturel et sociétal. Le numérique est en effet une réalité à la fois technique et culturelle. Comme objet manipulable, le numérique renvoie à une constitution technique et fait l’objet de pratiques scientifiques et techniques. Comme contenu, le numérique prend une valeur sémantique, juridique, économique… C’est ce double aspect qui est au fondement du Mineur : les étudiant·e·s sont incité·e·s à considérer dans leur articulation et leur interdépendance les aspects techniques et culturels du numérique.
CV court en ligne : http://www.utc.fr/~bouchard/Bouchardon-CV-court.pdf
Publications et production scientifique : http://www.utc.fr/~bouchard/Bibliographie-bouchardon.pdf