Journée d’étude sur les écritures numériques (3 fev. 2017)

L’affirmation selon laquelle l’écriture est transformée par le numérique fait aujourd’hui largement consensus. Les nouvelles formes d’écritures qui naissent de cette rencontre posent des questions épistémologiques, méthodologiques et théoriques aux disciplines qui tentent d’étudier leurs évolutions et d’éclairer leurs enjeux. Elles interrogent en particulier les sciences de l’information et de la communication. Ces dernières, par leur attention aux matérialités techniques, à la production sémiotique de textes et à leur circulation sociale, permettent de mesurer les enjeux sociaux, politiques, économiques, technologiques ou encore scientifiques de ces nouvelles écritures.

Des recherches conduites depuis le milieu des années 1990 placent ces questionnements au cœur de leurs travaux. "Architexte", "raison computationnelle", "écrits d’écran", "médias informatisés"... Autant d’outils conceptuels précieux pour comprendre les écritures numériques. L’enjeu de cette journée d’étude est de discuter de ces concepts, d’en faire ressortir les points de convergence – comme l’importance de penser le rôle de la matérialité dans les systèmes d’écriture – mais aussi et surtout les points de divergences. Quelle terminologie adopter et quels sont les enjeux épistémologiques des différentes terminologies ? Quel est le statut précis de l’objet technique ? Du signe numérique ? Quelle place pour l’analyse des usages des dispositifs par rapport à l’étude de leur conception ?

En identifiant et en explicitant les points d’accord et de désaccord – ces derniers étant au moins aussi féconds que les premiers – nous espérons ouvrir un programme de recherche qui pourrait se concrétiser par des projets communs. Pour y parvenir, nous avons invité deux intervenants porte-paroles des principales approches de l’écriture numérique : Emmanuël Souchier (GRIPIC, Celsa) et Bruno Bachimont (COSTECH, Université de Technologie de Compiègne). Il s’agira d’abord de revenir sur leurs travaux respectifs en tentant d’en établir une synthèse (notions fondamentales, objets et méthodes), pour ensuite mettre en débat leurs différentes conceptions des écritures numériques autour de questions thématiques.